comme déjà dit, contributeur sur le site de DVD TOILE , voici le lien qui vous permettra de découvrir les diverses critiques relatives à ce film réalisé par Peter Yates.
avis de Vincentp
La force du film vient du personnage interprété par Stanley Baker, énigmatique, dont on ignore les motivations véritables, dont on peine à comprendre la psychologie, très différente de celle des truands qui l'entoure. Des pistes sont soulevées, on peut émettre l'idée que ce personnage est un idéaliste ou un rebelle, mais c'est l'imaginaire du spectateur qui tranche. La conclusion du film est emblématique à ce sujet. L'acteur est absolument remarquable dans ce rôle, certainement un de ses meilleurs. Mais plus globalement Peter Yates fut un directeur d'acteurs remarquable, Suspect dangereux donne par exemple très certainement à Cher l'un des meilleurs rôles de sa carrière, voire le meilleur. Une surprise à vrai dire pour ma part. L'intérêt de ce cinéaste écossais est tout au long de ses films la qualité de sa description de psychologies et du cadre social qui les entoure, avec des emplois judicieux d'acteur. Les quatre malfrats est une autre réussite éclatante dans ce registre. Mais idem pour L'oeil du témoin, avec une remarquable Sigourney Weaver, elle aussi dans un de ses meilleurs rôles. Ce cinéaste demeure moderne aujourd'hui, sa filmographie est à redécouvrir.
avis de Verdun
trois milliards d'un coup est un film policier britannique réalisé en 1967 par Peter Yates.
Les vingt premières minutes retracent un vol de bijoux commis par une équipe de malfrats et surtout la course-poursuite qui s'ensuit entre les voleurs et la police. Cette poursuite en voiture magistralement dirigée était, pour Peter Yates, le passeport idéal pour Hollywood. Et, de fait, c'est en visionnant cette séquence que le producteur Philip d'Antoni et l'acteur Steve McQueen ont décidé de confier à Yates la réalisation du film qu'ils s'apprêtaient à tourner: Bullit.
Une fois passée cette ouverture d'anthologie, Trois milliards d'un coup est consacré à un braquage d'envergure qui s'inspire de la fameuse attaque du train postal Glasgow-Londres, un peu oubliée de nos jour mais considérée en son temps (1963) comme le casse du siècle. Cette attaque a inspiré également le cerveau de Gérard Oury.
Le film de hold-up est un genre très codifié donc susceptible d'être ennuyeux et prévisible. De fait, trois milliards d'un coup suit les étapes habituelles: réunion de l'équipe de braqueurs, préparation du coup, déroulement du casse proprement dit et tentatives de la police pour intercepter les voleurs.
Néanmoins, le film parvient à retenir l'intérêt grâce aux qualités que l'on retrouvera dans Bullit, à savoir la méticulosité de la mise en scène, un suspense croissant et un style qui mélange habilement le spectacle et les aspects documentaires qui renseignent le spectateur sur l'Angleterre des années 1960, dépeinte ici comme un pays triste et gris bien différent du "swinging London" décrit à la même époque dans Blow up. Et pour s'enfuir d'un tel cloaque, avoir en sa possession beaucoup d'argent -volé- est un atout indéniable.
Trois milliards d'un coup bénéficie également de la belle photo du grand Douglas Slocombe, d'une partition jazzy qui a du charme et surtout d'une troupe d'acteurs britanniques de talent. Le charismatique Stanley Baker est un "cerveau idéal". Il est entouré par des visages connus des cinéphiles: Barry Foster (le méchant de Frenzy), Frank Finlay (Les trois mousquetaires) et Robert Powell (Jesus de Nazareth). Il convient également de signaler la très bonne prestation de l'acteur chargé d'incarner le flic qui poursuit inlassablement le gang, James Booth.
Seul regret: la très faible place accordée à la psychologie des personnages, qui aboutit à ce que l'ensemble apparaisse un peu désincarné. Seules les scènes entre Clifton (Stanley Baker) et sa femme (Joanna Pettet) ainsi que quelques notations diverses introduisent un peu de pâte humaine.
Quoiqu'il en soit Trois milliards d'un coup est un très bon film longtemps rare dont l'édition en salles puis en DVD/Bluray par Studiocanal est une bonne
mon complément
je viens de revoir le film et suis tout à fait d'accord avec les avis de
Verdun et
Vincentp la poursuite d'entrée du film dans les rues de Londres est un moment magistral ! Pour ma part cette seconde vision a été nécessaire : c'est un excellent film dont les faiblesses ont été bien relevées par nos deux amis !… Certain moment, Il ne me manquait que la présence de la petite madame Wilberforce et celle du professeur Marcus ! et j'allais oublier "la petite Italienne"… Arthur, Anatole et les boules puantes… Néanmoins c'est un film à découvrir !…
bien sûr, je fais allusion au film
Le cerveau
et pour la partie Londonienne à
Tueurs de dames très très British
