Bon, avec quelques semaines de retard...
J'ai repris une partie de mes docs sur le sujet :
En fait, le bouquin sur le ARROW, n'est pas très explicite sur les raisons de l'abandon... Il ne donne aucune raison, se contentant en gros de dire que c'était pas juste et d'exposer les conséquences pour les avions et les employés...
On se rend quand même compte, que l'ARROW 2 de série (avec les moteurs canadiens ORANDA, donc différents des cinq ARROW 1 qui avaient volé avec une version du réacteur américain J-75) avait un rayon d'action de combat (pour une mission spécifique) de 200 miles nautiques (environ 370 km), et que l'armée de l'air canadienne avait demandé au constructeur de modifier l'appareil (qui devenait ARROW 2 A) pour qu'il puisse atteindre un rayon d'action e combat (dans les mêmes conditions apparemment) de 600 à 650 miles nautiques (entre 1 100 et 1 200 km). L'auteur dit que ça n'aurait pas posé de problème (:shock:), notamment en utilisant la grande dérive verticale pour y placer des réservoirs (comme ça se fait sur d'autres avions).
Sinon, j'ai commis une erreur. Le F-101 n'était pas L'avion initialement prévu par les Canadiens pour assurer la mission, mais il faisait seulement partie de l'ensemble des appareils qu'une commission canadienne avait évalué aux Etats-Unis et en Europe pour trouver un avion correspondant aux besoins de l'armée de l'air canadienne.
Mon article (Fana de l'aviation de juin 2001) sur le Bomarc n'est pas beaucoup plus clair... Le gouvernement canadien a décidé d'acquérir des Bomarc en septembre 1958, probablement dans un soucis d'avoir un maximum d'éléments communs dans le cadre de l'intégration du Canada au NORAD... Se rendant compte du coût des programmes simultanés BOMARC et ARROW, c'est le second, pas encore au point, qui aurait été victime des choix budgétaires le "vendredi noir" 20 février 1959. Ce n'est qu'en se rendant compte (
) que les BOMARC ne pouvait pas accomplir les missions de police du ciel que des F-101 furent commandés en 1961 pour remplacer une partie des vieux CF-100... A noter que la portée des BOMARC était de 418 km et celle de sa version évoluée (SUPER BOMARC, premier vol en 1959) de 718 km.
Mon troisième document (Air Enthusiast, septembre/octobre 2000) donne des raisons purement économiques en ce qui concerne l'arrêt du programme ARROW.
Enfin, le lien donné par Mike Tango :
http://archives.radio-canada.ca/IDD-0-1 ... vro_arrow/
Il y a un peu tout et son contraire là-dedans suivant qui on écoute (quand aux chiffres des rayons d'action et des portées, ils varient également...)... Mais le problème financier semble être bien présent, même si l'intérêt américain était bien sûr d'éviter l'apparition d'un concurrent sur le marché international.
Il y a toutefois une info qui est corroborée dans Air Enthusiast, au moins pour la partie britannique, sur le fait que n'avoir pas pu vendre l'appareil à un ou plusieurs pays de l'OTAN a sonné son glas sur le plan financier.
D'autres raisons sont données : apparition des missiles ballistiques stratégiques qui rendent obsolètes les chasseurs, prix inférieur du BOMARC, longueurs dans la mise au point de l'appareil (notamment à cause des retards des fournitures américaines...), ...
Un intervenant dit en particulier que l'appareil avait une trop faible endurance (une heure), mais c'est très relatif en fonction de la mission (une mission de patrouille subsonique durera plus longtemps qu'une mission d'interception supersonique...). Il ajoute par ailleurs que l'appareil avait un plafond trop bas
pour intercepter les bombardiers russes (dont le plafond opérationnel était selon lui connu) et que les pays de l'OTAN de l'époque étaient au courant et que ça avait participé au fait qu'ils n'aient pas acheté l'avion... Vu que les ARROW 1 ont volé à plus de 15 000 mètres (les ARROW 2 et 2A devant voler à près de 18 000 mètres avec leurs moteurs plus puissants) et qu'en face il y avait au pire des Mya-4 avec un plafond de 13 000 mètres, j'aimerais savoir d'où il tient ses infos...
Au bout du compte, je n'ai donc pas de réponse, mais je répèterai ce que j'ai écrit plus haut : le problème financier semble avoir bien été présent, même si l'intérêt américain était bien sûr d'éviter l'apparition d'un concurrent sur le marché international...
Dernier élément, le moteur a été arrêté en même temps que l'avion. J'ai lu par ci par là qu'à une époque il y avait notamment eu des pourparlers avec la France pour son achat.
Voilou