Jaj'Air one a écrit :(...) plus j'y songe, plus je me dis qu'une "étourderie" est difficile à imaginer dans le contexte de la création de ce sénario à l'époque où il a été créé (environ 1959-1960?)
Alors, tu ne peux pas imaginer le nombre d'étourderies que des gens aussi costauds que JM Charlier ont pu commettre au cours de leur carrière. J'en ai cité deux pour Charlier, je peux en citer plein d'autres qui sont passées totalement inaperçues, et que je citerai un jour, au compte-gouttes. Ce serait plus en "clin d'oeil" car ce n'est pas mon intention, loin de là, de démolir ce grand scénariste que j'admire beaucoup...! J'ai repéré celles de Charlier car je connais bien son oeuvre pour l'avoir lue et relue X fois, mais d'autres scénaristes (pour ne parler que des scénaristes) en ont commises aussi.
Tu n'as sans doute jamais regardé la rubrique "Le Pinailleur" de la revue Bo-Doï qui répertorie les erreurs et étourderies parfois monumentales des auteurs de BD, tant dessinateurs que scénaristes parfois (mais les erreurs et étourderies des scénaristes, les dessinateurs les reproduisent à leur tour sans se rendre compte, comme quoi...). Et ça touche tant les auteurs contemporains que ceux des vieilles BD de la belle époque.
Jaj'Air one a écrit :Espions en une nuit, ça me fait quand même encore sourire!
Entendons-nous sur le terme "espions". S'il s'agit pour un pilote aguerri et professionnel comme Buck de faire une mission en prenant une autre identité, je ne pense pas que ça lui pose de problème ni que ça prendra un temps fou ; le chef lui dit : "Tu ne t'appelles plus Buck mais Elvis, et tu vas travailler pour une boîte qui s'appelle Air Machin", est-ce que ça va prendre six mois pour que Buck l'assimile...? S'il s'agit de former une jeune recrue pour qu'elle devienne le parfait petit espion dans un pays, un contexte et un métier qu'elle ne connaît pas, là, oui, ça peut prendre des mois...! Mais on n'est pas dans ce cas-là.
Jaj'Air one a écrit :Il me semble également que les auteurs ont pu prendre certaines libertés avec l'écriture du sénario, car le public lecteur de bandes dessinées de 1960 se montrait moins critique.
Dans le cas qui nous occupe, ce n'est, je le répète, qu'une étourderie dans le feu de la création.
Jaj'Air one a écrit :J'avoue qu'étant enfant, ce passage m'ennuyait et je passais vite dessus ! ça ne me plaisait pas que les héros prennent une autre identité, et j'étais assez content de les "retrouver" lors de la "faute" de Buck..
C'est exactement l'argument que j'ai fini par avancer il y a trois semaines dans le forum "Jean-Michel Charlier aurait eu 80 ans" de Buck Danny, argument que je me fais un plaisir de reprendre ici : "
D'un autre côté, il est fort possible que vis à vis des lecteurs, il valait mieux que, dans les dialogues, les personnages conservent leurs noms originaux, car ces lecteurs auraient pu être décontenancés de lire, dans les pages de Spirou où l?histoire fut naguère prépubliée sur plusieurs mois, d?autres noms sur les visages de leurs héros préférés ; de même, si, longtemps après, un lecteur découvrait la série Buck Danny en parcourant d'abord cet album en particulier, il pourrait être un peu perplexe. Il vaut mieux, pour la compréhension de l'histoire par tout le monde, que les choses soient très claires, et que Buck se prénomme Buck d'un bout à l'autre du scénario." Et je l'ai dit pour défendre JM Charlier sur ce coup-là, car c'est exactement l'argument que j'aurais avancé si j'avais commis la même étourderie (dont je ne suis pas à l'abri).
Jaj'Air one a écrit :Mais les lecteurs ont grandi, et que Bergèse ait fait plus attention dans "porté disparu" me semble évident, et pas forcément en rapport avec la volonté de ne pas reproduire une hypothétique "étourderie", mais bien de mieux "respecter" un public beaucoup plus exigeant...
Bergèse est plus soucieux sans doute, mais il n'est pas à l'abri d'une étourderie lui non plus. Car ce dont on parle, c'est bien d'étourderies faites (involontairement bien sûr) dans le feu de la création. J'ai déjà expliqué - en confirmant une explication de Laurent sur le forum Buck Danny - que JM Charlier travaillait si vite pour plein de séries en même temps, que ce genre d'étourderie s'explique aisément.
Jaj'Air one a écrit :Je pense enfin que le sénario devait s'inscrire dans le contexte beaucoup plus "moral" qu'aujourd'hui (pour ne pas dire catho)des éditions Dupuis, et les héros se devaient de véhiculer des valeurs d'amitié, d'entraide et de solidarité...L'amitié plus forte que la mission, ça "colle" bien! Mais c'est pure spéculation de ma part, et celà dépasse le cadre d'un forum traitant de BD aéronautique..Désolé
Non, on peut en parler, mais je n'ai pas trop le temps. Mais je le répète, tout cela n'explique pas l'étourderie.
Jaj'Air one a écrit :Ceci dit, c'est peut-être toi qui as raison
J'en ai peur...