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Aéronavale russe

Publié : mardi 06 décembre 2016, 10:45
par JYB
Info trouvée ce jour sur le site de l'hebdomadaire spécialisé Le Marin :

"Déjà deux avions perdus en mer pour le porte-avions russe
Publié le 05/12/2016 17:39 | Mis à jour le 06/12/2016 06:38
Le porte-avions russe Amiral Kouznetsov, actuellement déployé au large de la Syrie, vient de perdre un avion de combat, le deuxième en l’espace de seulement trois semaines. Un chasseur-bombardier Soukhoï-33 s’est abîmé en mer le samedi 3 décembre après avoir raté son appontage.
Une « rupture du brin d’arrêt » est à l’origine de l’accident, indique le ministère de la Défense russe dans un communiqué publié lundi 5 décembre. Le brin d'arrêt est un câble tendu au travers du pont du porte-avions qui permet de freiner l'appareil une fois que celui-ci l'a accroché avec sa crosse d'appontage. Le Soukhoï-33 revenait d’une mission de combat au-dessus de la Syrie.

Le 14 novembre, un avion de chasse Mig-29K s'était déjà abîmé en Méditerranée au moment où il tentait de se poser sur le porte-avions russe. Selon la chaîne de télévision russe semi-officielle RT, il s’était retrouvé à court de carburant alors que l’équipe de pont du porte-avions s’efforçait de réparer un brin d’arrêt rompu. Le pilote, qui s’était éjecté, avait été lui aussi récupéré sain et sauf.

Ces accidents éclairent d’un jour cru les forces et les faiblesses de l’aéronavale russe qui ne dispose que d’un unique porte-avions. Le déploiement de l'Amiral Kouznetsov en Méditerranée se voulait une démonstration de puissance. Il dévoile surtout un inquiétant manque de préparation opérationnelle. Si l’appontage est une manœuvre délicate, les grandes marines océaniques ne connaissent pas le taux d’attrition de la marine russe. C’est dire le fossé qui la sépare, par exemple, de l’US Navy et la Marine nationale, seules marines à disposer de porte-avions à catapultes.
L’efficacité militaire du groupe aérien embarqué sur l’Amiral Kouznetsov était déjà sujette à caution dans le contexte syrien. De type Stobar (Short Take-Off But Arrested Recovery), le porte-avions russe est avant tout conçu pour la défense aérienne de zone et des opérations de lutte anti-navire et anti-sous-marine. Il n’est guère adapté aux opérations de projection de puissance vers la terre. Ses avions décollent à partir d’un tremplin, ce qui limite la quantité de combustible et d’armements qu’ils peuvent emporter.
Aujourd’hui, avec un groupe aérien embarqué réduit à dix avions de combat (trois Mig-29K, neuf Su-33), la question de l’utilité militaire du déploiement du porte-avions russe en Méditerranée peut se poser...

En revanche, le conflit syrien a permis à la marine russe de démontrer ses capacités de frappe dans la profondeur à l’aide de missiles de croisière Kalibr. D’abord avec des salves de missiles tirées depuis des bâtiments de surface déployés en mer Caspienne. Ils avaient atteint des cibles à une distance allant jusqu’à 1 500 kilomètres, selon les autorités russes, au mois d’octobre et novembre 2015.
Déployé en Méditerranée, le sous-marin russe Rostov-sur-le Don a également tiré des missiles de croisière Kalibr en décembre 2015 sur des cibles situées en Syrie. C’était la première fois qu’un sous-marin russe tirait en opérations ce type d’armement.
Olivier MÉLENNEC
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