Dessins et photos...

Pour échanger sur le thème de la conception d'une BD aéronautique : dessins, scénarios, documentation etc...
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renaud
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Message par renaud »

D'apres la personne avec qui j'ai discuté c'est encore pire si tu prend une image ne t'appartenant pas et si tu la modifies;

Je connais cette notion depuis des lustres mais je pensais que dans la pratique on n'emcombrais pas les tribunaux avec ce genre de choses tant que c'etait pas vraiment gras;
(je ne me rappelle du terme mais c'est précis)
Eh bien il semble que non....

En fait c'est un vol (non respect de la propriété-de l'image-) et donc il faut payer les droits au proprio, ces derniers etant estimés d'apres les gain habituels du vrai auteur/proprio.

(Donc si tu vol un riche, il te fait cracher,
mais si tu vol un pauvre, pas de probleme !!

ça depend du juge, certes, mais surtout des avocats, qui dependent de ce qu'ils sont payés.(t'as une idée de ce coute une recherche d'anteriorité ?? sur 20 ans dans 10pays ???)
Ceux-la gagnent a tous les coups, et quand ils sont copain de promo, faisant leur theatre , t'as tout pigé.

Je connais personne directement aux humanos mias je crois qu'il y des bruits de rachats ou autre....

Pourtant les humanos, c'est quelquechose...metal hurlant, moebius, la grande epoque....Gimenez...
Beaucoup de calque a cette epoque(aussi...), mais ils retournaientt leur feuille, ils changeaient l'eclairage et sufisaement de choses pour que ça ne se voit pas.

Allons, ayons confiance en la justice de notre pays!
Amen!
JYB
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Message par JYB »

Voici un texte que Francis Nicole (Missions "Kimono") me demande de passer sur le forum :
"Il y a là une dérive des juges qui interprètent à la manière du moment, à savoir à l'américaine, un texte de loi qui ne veut sûrement pas, à l'origine, aller si loin. Sans doute est-il ambigü. Reproduire une photo signifie : par tous les moyens techniques de reproduction (tirage , photocopie, scan, impression...) qui font que c'est bien la photo qui apparaît, avec toutes ses qualités et ses défauts (taches, flous, etc.). Si on peut voir qu'il s'agit d'un dessin, ce n'est donc pas la photo qui est reproduite au sens strict ! Il est donc aberrant de nous dire qu'il s'agit d'une reproduction.
Si on reconnaît le plagiat, il faut considérer que la photo peut être remplacée par sa reproduction puisqu'elle est aussi bien. Je veux dire par là que si on reconnaît que le ou la photographe a droit à l'indemnité mirobolante qu'elle réclame, elle devrait accepter en contre-partie que sa photo soit ensuite remplacée par le dessin et sa photo détruite puisque que les deux images ont été jugées équivalentes. Les juges devraient se poser cette unique question : peut-on remplacer l'original par la copie ? Si oui, il y a faute, y'a pas photo ! Je doute qu'un dessin, aussi fidèle soit-il, puisse être confondu avec la photo originale.
Même un illustrateur dit hyper-réaliste apportera consciemment ou inconsciemment d'infimes imperfections ou améliorations qui feront que ce ne sera pas l'image d'origine. De plus qui dit "reproduction d'image" implique la reproduction à l'identique du décor et de tout ce qui accompagne le sujet principal.
Quant au procès, il faut croire que pour en arriver à de telles extrémités, la photographe a sans doute un soudain besoin de liquidités, à moins qu'elle n'ait un conflit personnel avec le dessinateur. Il est difficilement concevable qu'il puisse s'agir d'autres raisons.
Il y a un bon moyen de ne pas être copié, c'est de ne pas publier ses photos, ni sur papier, ni sur internet. Et le mieux est de faire toujours de mauvaises photos ! Quelqu'un (dont je ne me souviens plus du nom), célèbre dans le domaine de l'image ou du design, disait : "Quand on est copié, ça prouve que ce qu'on avait fait était bon et on devrait en être fier" (seuls les commerçants y voient, à juste titre d'ailleurs, un manque à gagner quand une montre, par exemple, est contrefaite et peut être confondue avec sa copie ! Et, de plus, commercialisée par d'autres !
Faut-il intenter un procès aux ayants-droit d'Andy Warhol, pour ses Marilyn ?
Nous avons parfois la possibilité de faire nous même un reportage photo (sur le "Charles de Gaulle" par exemple ou sur les bases de Landivisiau ou de Cambrai pour la série Kimono), ou de faire une maquette de tel ou tel véhicule. J'ai photographié par exemple mes propres maquettes ou celles de copains maquettistes. On peut aussi passer un temps infini à recomposer une perspective. Et si Dassault ou Peugeot venaient nous chercher noise ? Dassault se trouve plutôt flatté qu'on lui offre cette vitrine ! Mais sait-on jamais...
Quand on reproduit Chirac ou Nicolas S, il va sans dire qu'il y a peu de chance que ce soit avec nos propres photos, non seulement ça, mais il y a aussi le droit à l'image...! Jean-Yves s'est permis d'envoyer à l'Elysée un exemplaire d'un de nos albums dans lequel le président Chirac était mis en scène. Cela n'a pas soulevé de lézard et nous avons eu en retour de modestes félicitations. Si nous devions nous priver de doc, il faudrait abandonner la BD réaliste et nous tourner vers les "gros nez" uniquement, car même l'Héroïc Fantasy peut amener à des copiages de photos, de films ou autres."

Fin de citation.

Notes personnelles de JYB :
- en effet, les discussions devant le juge risquent de tourner autour de la définition du mot "reproduction".
- par ailleurs, il faut s'entendre sur ce qu'on est autorisé à "reproduire" sous forme de dessin ou de peinture : un tableau de Van Gogh, non, mais une photo (de qui que ce soit), oui à mon avis.
- quant aux portraits de Chirac et de Sarkozy, on les voit partout, à la télé et dans les journaux ; sans doute des millions de photos ont été prises d'eux sous tous les angles, des photos officielles sont disponibles auprès de l'Elysée, et ils sont caricaturés à longueur de journée dans tous les supports ; difficile qu'on nous ennuie avec ça.
- à mon avis, ce n'est pas tellement sur un plan artistique que la photographe intente un procès aux Humanoïdes Associés, mais sur un plan documentaire : si le dessinateur n'avait pas disposé de ses photos (je suppose rares) de sous-marins, il n'aurait pas pu dessiner ; donc elle réclame des sous pour - je suppose toujours - fourniture de documents (fourniture non autorisée puisque je suppose encore que le dessinateur ne l'a pas contactée - sinon il n'y aurait pas eu procès).
- je ne suis pas allé voir d'autres forums, mais je trouve bizarre le silence des dessinateurs professionnels habitués d'Aéroplanète, qui restent plutôt peu diserts voire silencieux sur le sujet, alors que l'avenir de la profession de dessinateur (d'aviation en particulier) risque d'être remis complètement en cause si un tribunal prononce un jugement définitif donnant raison à la photographe et faisant jurisprudence. Sans parler de l'avenir des éditeurs de BD d'aviation, et de BD réalistes tout court, ce qui fait un paquet de monde...
JYB
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Message par JYB »

Une petite info. Sur le site du CPI (Code de la propriété intellectuelle), il est dit, au sujet de ce qu'on appelle l??uvre dérivée ou composite : selon l?article L. 113-2 al 2 du CPI, il s?agit d?une ?uvre « à laquelle est incorporée une ?uvre préexistante sans la collaboration de l?auteur de cette dernière ». Cela est le cas par exemple si un photographe utilise pour un montage une ?uvre d?un autre auteur. Il faut pour ce genre d??uvre obtenir l?autorisation du premier auteur. Fin de citation.
Il faudrait creuser pour savoir si on parle là de la reproduction d'une photo sous forme de dessin ? Sur le site du CPI, je n'ai pas trouvé de cas plus proche de ce qui nous intéresse (mais j'ai peut-être mal cherché ?).
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firefox
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Message par firefox »

JYB a écrit : - à mon avis, ce n'est pas tellement sur un plan artistique que la photographe intente un procès aux Humanoïdes Associés, mais sur un plan documentaire : si le dessinateur n'avait pas disposé de ses photos (je suppose rares) de sous-marins, il n'aurait pas pu dessiner ; donc elle réclame des sous pour - je suppose toujours - fourniture de documents (fourniture non autorisée puisque je suppose encore que le dessinateur ne l'a pas contactée - sinon il n'y aurait pas eu procès).
Dans ce cas, ce n'est plus le plagiat qui sera jugé, mais le caractère "rare" de la photo ayant servie de modèle, sans le consentement de l'auteur.
Si c'est le cas, les dessinateurs devraient être soulagés, car ils auront toujours la possibilité d'utiliser, ou de s'inspirer, d'une photo.

Mais il y a toujours ce dilemme du droit à l'image. Je pense qu'il doit y avoir suffisamment d'exemples, ou (y a quelqu'un qui sait comment on met l'accent sur le u?) des photos ont clairement été recopiées sans le consentement de l'auteur du cliché. Ce qui pourrait conduire à une sorte de juri-prudence concernant une autorisation d'utiliser des clichés "communs", alors que les clichés "rares" auraient un droit particulier, afin, précisément, de ne pas léser le "travail" de l'auteur d'une photo rare.

Maintenant, il n'y a plus qu'à attendre le procès, en espérant que le verdict ne nuise pas à la créativité des utilisateurs de photos.
may the force be with you
JYB
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Message par JYB »

firefox a écrit :Je pense qu'il doit y avoir suffisamment d'exemples, ou (y a quelqu'un qui sait comment on met l'accent sur le u?)
Sur un clavier AZERTY, la touche du ù se trouve juste à droite de celle du M.
firefox a écrit :Ce qui pourrait conduire à une sorte de juri-prudence concernant une autorisation d'utiliser des clichés "communs", alors que les clichés "rares" auraient un droit particulier, afin, précisément, de ne pas léser le "travail" de l'auteur d'une photo rare.
C'est ce que j'imagine aussi, et ce que je crois avoir laissé entendre il y a quelque temps ici-même. Mais qui jugerait de la qualité "rare", "très rare", "moyennement rare", etc., d'une photo ? Il y a des photos très rares... dont on s'aperçoit un jour qu'il existe un lot important en un musée quelconque. Je te citerai un exemple. Je travaille (depuis un quart de siècle) pour un journal maritime (Le Marin, pour ne pas le nommer). J'ai publié il y a un peu plus d'un an un article sur un cargo peu connu nommé le "Lozère". A une époque de sa carrière, il a servi de transport d'huile de phoques en provenance des îles Kerguelen (c'était avant guerre). De ce bateau, je ne connais - et les collectionneurs ne connaissent - qu'une photo (en tant que cargo "normal"), et je n'ai retrouvé qu'une vue du navire en tant que transport d'huile, dans un bouquin. Or, il y a quelques mois à peine, et c'est un hasard, un autre bouquin est sorti, et a publié une huitaine de photos du même navire (transport d'huile) et de son équipage qui allait aux Kerguelen. Cela fait des photos moins rares... qu'il suffisait de piocher à la bonne source, à condition de chercher et de savoir frapper aux bonnes portes. Quel juge va mener ou ordonner une enquête, et combien de temps cette enquête va-t-elle durer - car ça prend du temps de chercher -, pour savoir si un sujet, quel qu'il soit, est très illustré, ou pas du tout illustré ? A partir de quel moment et de quel nombre de photos considère-t-on qu'un cliché est rare ? Une photo ancienne, historique, est d'autant plus rare qu'on n'est pas près de rephotographier le sujet ; mais un sujet contemporain très rare, n'importe quel photographe pourrait, en théorie, le rephotographier plusieurs fois, et un premier cliché dit rare aurait, du coup, perdu de sa rareté.
Et il y a photo rare et photo rare. La photo d'un scoop est-elle rare ? Le cliché, oui, mais le sujet ? Ce qui est rare un jour n'est plus rare ensuite (la photo de Mazarine Pingeot, fille de Mitterrand, à la Une de Match, ce fut un scoop ; maintenant, on voit de temps en temps Mazarine Pingeot à la télé). Quand je me vante d'avoir des photos rarissimes dans ma collection, un copain me dit toujours : "Et alors, moi aussi j'ai des photos rarissimes : ma fille en train de souffler des bougies à son 3e anniversaire, il y a vingt ans". Donc, quelle instance officielle, judiciaire, va décréter que telle photo (rare) a une grande valeur, et telle autre aucune valeur ? Et encore n'est-on pas au coeur du débat, qui est : peut-on reproduire en dessin une photo rare ? Question annexe : et reproduire le sujet de cette photo rare ? Un photographe qui a pris un cliché rare, voire rarissime, est propriétaire des droits de cette photo, mais est-il propriétaire du sujet qu'il a photographié ? Exemple (idiot, mais c'est pour l'exemple) : le premier homme qui a photographié la lune (dont on sait que c'est toujours la même face qui est tournée vers notre terre) ne devrait-il pas dire à tout le monde : "C'est moi le premier photographe, et tous ceux qui dessinent la lune me doivent 80 000 euros" (comme la photographe des sous-marins dont on parle depuis le début). Ce que je veux dire par là, c'est qu'un sujet contemporain qu'un photographe a pu photographier, un autre photographe peut en théorie le faire. Le premier photographe n'a eu, en fin de compte, que le mérite d'être là et d'appuyer sur le bouton de son appareil... Est-ce suffisant pour intenter un procès à un dessinateur qui reprend cette photo et lui soutirer 80 000 euros...?
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Jaj'Air one
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Message par Jaj'Air one »

Tu as tout à fait raison JYB,et ton analyse pointue cadre parfaitement bien le problème...
Celà dit, le sujet en question ici (le sous-marin) n'est-il pas un "objet" suffisament peu visible (au contraire de la Lune) pour justifier qu'une photo de lui (je pense que la photographe n'était pas présente pas hasard et qu'il lui a fallu pas mal d'autorisations avant d'appuyer "simplement" sur le bouton) soit considérée comme "rare"...
Il est domage au demeurant qu'il soit si difficile de se procurer des images desdites photos et des dessins incriminés..Peut-être à cause de l'enquête?
JYB
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Message par JYB »

Un problème annexe, dans l'affaire qui nous intéresse (8 photos de sous-marins reproduits - en dessins - par le dessinateur Christophe Bec dans sa série Sanctuaire), est que dans la série il y a deux types de sous-marins totalement différents. Il y a un sous-marin nucléaire américain semble-t-il, et il y a un sous-marin de poche, genre ROV ; ils n'ont rien à voir l'un avec l'autre, sauf qu'ils vont sous l'eau tous les deux, mais je ne sais pas lequel des deux est l'objet du litige.
Dans les deux cas, je devine que n'importe qui, en cherchant un peu, pourrait trouver les photos nécessaires.
Je devine aussi que c'est plutôt le sous-marin de poche dont des photos ont été reproduites. Il y a en effet une huitaine d'angles de vue et de dessins détaillés et "vrais" qui me font penser que ça n'a pu être que dessiné d'après photos. Ces photos sont-elles si rares ? Je ne le pense pas. Il suffit de s'adresser à l'organisme qui met l'engin en oeuvre, que soit l'Ifremer ou la Comex ou que sais-je (allez voir sur le site de la Comex, et vous m'en direz des nouvelles).
J'ai pris l'exemple de la lune pour pousser à l'extrême la "logique" de la photographe, mais j'ai bien précisé que c'est un exemple idiot.
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Raymond
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Message par Raymond »

Il a suffit que je m'absente quelques jours pour que le sujet explose !
Je trouve que le débat s'élargit :
Du droit d'utiliser une photo originale pour en faire un dessin, on en est arrivé à discuter de la rareté ou non d'un cliché, et de la proprieté ou non du sujet du cliché !
Nos experts judiciaires n'ont pas fini de se "gratter la tête" pour déméler cet écheveau.

Personnellement je viens de recevoir ce que je peux appeler une photo rare :
-Le sujet à été hyperphotographié (patrouille Breitling), mais mon ami photographe a eu l'opportunité de voler avec eux et d'embarquer son "Pentax". Il a donc fait des photos en vol, mais d'autres l'ont déja fait avant lui.
-Par contre, il a réussi ce que j'appelle une oeuvre d'art en matière de photo, qui réunit tant d'éléments, qu'à moins d'une coïncidence, des plus heureuses, peu de chances de faire à nouveau la même image !
Composition de la patrouille en contre jour sur un ciel des plus ténébreux (cunimb), percé juste à un endroit par un dard ensoleillé qui va se réfléchir sur un cours d'eau juste en dessous de ces avions.

Je vous laisse imaginer, bien que ma description soit réductrice, et vous m'excuserez de ne pas vous la montrer maintenant suite au sujet de ce post, mais c'est avec plaisir que mon ami m'a "autorisé" à reproduire cette photo en tableau, telle quelle, sans modifications !
A ce moment là, je vous en ferai profiter.

Mais, cet accord s'est encore fait à l'ancienne, par une bonne poignée de main, sans arrières pensées, juste confirmé par mail ! Il m'a même dit qu'il serait heureux d'offrir une repro de mon tableau à la patrouille !

Dans un autre genre, opposé et frisant le ridicule, je me suis vu insulté et réclamer des droits pour avoir osé photographir un étal sur un marché de Noël ! Voyez jusqu'où peut aller la notion de propriété artistique ......
On frise ici la caricature, encore plus qu'avec la photo de la base sous marine !

A titre indicatif : si vous trouvez mes photos, ou mes dessins sur le net (certains savent où), sachez que je vous laisse tout à fait libres de les reproduire à l'envi ! :wink:
Mes photos, d'ailleurs, n'ont rien d'originales, quant aux reproductions numériques de mes tableaux, elles n'ont, à mes yeux, aucune valeur, seul le tableau physique en ayant une pour moi !
Avis aux amateurs ! :wink:

Raymond
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Jaj'Air one
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Message par Jaj'Air one »

Tu parle que quel type de "valeur" Raymond lorsque tu dis que les reproductions numériques de tes tableaux n'en ont aucune ?? Affective, pécunière, artistique, didactique, représentative de ton style ??
JYB
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Message par JYB »

Chez les artistes, quels qu'ils soient, il y a trois façons de voir les choses (il y en a peut-être d'autres, mais je résume).
La façon désintéressée : un artiste produit une oeuvre, il en est satisfait, et ne voit pas plus loin que le plaisir de la créer et de la montrer aux autres, lesquels autres l'admirent et la montrent à d'autres, etc. Il n'est pas question d'argent.
La façon timide : l'artiste ne se trouve pas bon, ou fait le modeste, et ne pense pas qu'il puisse tirer profit de sa création car il ne la juge pas aboutie, pas professionnelle, etc. Il n'est toujours pas question d'argent.
La façon intéressée : il faut bien gagner sa croûte, on ne vit pas d'amour et d'eau fraîche, et tout travail mérite salaire. A partir de là, tout profit est bon à prendre. Si un artiste voit son oeuvre perpétuée d'une façon ou d'une autre, surtout si d'autres gagnent des sous avec elle, l'artiste se dit qu'il n'est pas question qu'on se sucre sur son dos : il mérite donc d'avoir sa part des bénéfices. Que ce soit un éditeur, un organisateur d'expositions, etc., toute personne ou organisme qui gagne de l'argent avec telle ou telle création artistique se doit de verser une part des bénéfices à l'auteur de ladite création, ce qui est normal et logique. A partir de là, l'artiste s'intéresse à l'aspect commercial, et commence à regarder ce que dit la loi, ce que disent les contrats, ce que disent les copains avec leur expérience, etc. Et là commencent les discussions de marchands de tapis, dans l'affaire qui nous intéresse : une photo reproduite dans les moindres détails sous forme de dessin, est-ce une reproduction appelant le versement de droits d'auteur ? Vaste débat qu'on développe depuis quelques semaines ici, et qui est débattu ailleurs (et même de façon officielle, y compris par voie de justice comme vous savez, comme quoi ce n'est pas un débat futile ou du genre "coupage de cheveu en quatre").
Par ailleurs, dans l'affaire des Humanos, quelqu'un de mon entourage professionnel soupçonne un gros lézard qu'il me transmet par message privé, et que je vous soumets ici : vu l'ampleur qu'a prise l'affaire, vu la somme exorbitante demandée par la photographe, vu qu'apparemment il n'y a pas moyen pour les parties en cause de trouver un arrangement à l'amiable (en général, c'est ce qui se passe dans un cas comme ça), vu la personnalité un peu sulfureuse du patron des Humanos, ce procès n'est-il pas une opération de déstabilisation pour le couler et préparer un rachat de sa boîte, pour une bouchée de pain, le genre 1 euro symbolique, par un autre éditeur plus puissant ? Je n'en crois rien, mais sait-on jamais... Si c'est bien le fond de l'affaire et si les juges pensent de même (du moins si les avocats des Humanos peuvent démontrer l'opération de déstabilisation orchestrée), l'affaire va peut-être s'arranger.
Dernière modification par JYB le lundi 23 juin 2008, 19:08, modifié 1 fois.
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Jaj'Air one
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Message par Jaj'Air one »

"Si les juges pensent de même", souhaitons-le en tous les cas...Merci pour ces précieuses informations...
Ta description des "façons artistiques" de considérer une production est interessante, mais quand même très schématique!
Et pour ceux qui n'ont pas de prétentions "artistiques"..?
(ce n'est pas parcequ'on cotise à la Maison des Artistes qu'on en est un..)
Mais je m'éloigne du sujet, désolé..
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renaud
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Message par renaud »

je m'eloigne un peu du sujet du post
mais d'apres ce que je sais les humanos
ont lancé trop de titres
et n'on pas eu les ventes en rapport.

Qui sait quels furent les bides et les cartons
et qui en connait un peu la-dessus ?

des infos ailleur ?

merci
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Raymond
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Message par Raymond »

Jaj'Air one a écrit :Tu parle que quel type de "valeur" Raymond lorsque tu dis que les reproductions numériques de tes tableaux n'en ont aucune ?? Affective, pécunière, artistique, didactique, représentative de ton style ??
Je confirme : les reproductions numérique de MES tableaux n'ont aucune valeur marchande à MES yeux !
Cela te suffit il comme précision ?
Pour les autres, s'ils y trouvent un intérêt, je n'y vois aucun inconvénient et rejoints un peu le point 1 de l'avis de Jean Yves !

Raymond
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Jaj'Air one
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Message par Jaj'Air one »

Valeur MARCHANDE, ce n'était pas évident pour "moi" dans ta phrase, désolé... Merci pour la précision...
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Baptiste
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Message par Baptiste »

Je me permets de revenir sur une facette de la question que nous n'avons pas réellement abordée, et qui je pense fait intégralement partie du problème au c?ur de l'action en justice intentée contre Bec et les Humanos: celle de la disponibilité des photos.

Je ne veux pas parler de leur disponibilité par rapport à leur rareté, comme nous en avons déjà discuté, mais simplement de la manière dont le dessinateur est entré en leur possession. J'ai cherché la réponse sur d'autres sites ou forums discutant de cette affaire, sans la trouver (les précisions réelles rendues publiques sont en effet bien peu nombreuses: je n'ai vu ni les vignettes incriminées, ni les photos en question, etc.). Ces photos avaient-elles été publiées quelque part (p.ex dans une revue dans le cadre d'un reportage), avaient-elles été fournies au dessinateur par la photograhe, ont-elles été dérobées d'un coffre secret par des cambrioleurs nocturnes...?
Cela me semble un élément important, car si les autres cas sont plus spécifiques et une action judiciaire peut se justifier, le premier cas de figure pose la question du droit (ou non) à s'inspirer de supports publiés. Je veux dessiner un avion, j'achère une revue avec des photos de l'avion en question. Et je reviens à ce que je disais dans une de mes premières interventions sur le sujet: le "droit à la documentation" qui pourrait (?) s'opposer au droit d'auteur. Question subsidiaire: si la photographe a été rémunérée pour ces photos dans le magasine qu'a lu Bec pour dessiner son sous-marin, peut-on considérer qu'elle a un préjudice économique de cette utilisation?

Une question connexe est la disponibilité sur Internet. J'ai lu quelque part qu'avec Internet, les auteures deviendraient "paresseux" (sic) et ne constitueraient plus cette documentation, se contentant de chercher les photos utiles sur Google. Soit. Mais je ne pense pas que cela change quoi que ce soit à la question posée. Un auteur A a réalisé une photo qui est publiée sur un support donné (magazine, web). Un auteur B, dessinateur de BD, se procure le support et s'inspire de ces photos pour dessiner une séquence. La question du support n'est pas pertinente sur ce plan, me semble-t-il. Ce qui est pertinent est la question de savoir si on auteur B a le droit de s'inspirer du travail d'un auteur A lorsque celui-ci a été publié (rendu public) et dans quelles conditions.

Tous les dessinateurs ont des tas de cartons, albums ou boîtes à chaussures pleines de photos découpées dans la presse, pages de magasines, croquis, etc., qu'ils réutilisent ?ou pas? lorsque le besoin s'en fait sentir. Hergé faisait ça, Jacobs faisait ça, Bergèse fait ça, et je suppose que les auteurs fréquentant ce forum le font aussi. Et je suppose que souvent, réutilisant une photo découpée des années après, ils sont de bonne foi incapables d'attribuer telle ou telle photo à tel auteur même dans l'optique de citer les crédits...

Quelqu'un a-t-il des informations à ce sujet, ou une connaissance sur ce que permettrait la loi en la matière?
Baptiste,vieux nouveau
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