laurent a écrit :En quoi le fait de s'éditer soi-même empêche-t-il d'être un éditeur comme un autre?
Ben... Il faudrait demander à l'organisme qui gère le système Electre. Ce sont eux qui m'ont dit qu'en tant qu'auto-éditeur, je n'avais pas le droit d'être inscrit sur ce registre important. Je l'avais été une fois, pour mon premier album, mais une responsable dans cet organisme m'avait appris un peu plus tard que c'était une erreur de leur part et j'ai été aussitôt rayé des listes...
Indépendamment de cette affaire qui me pénalise comme on peut l'imaginer, la différence entre auto-éditeur et éditeur, c'est qu'une même personne est auteur ET éditeur, avec tous les ennuis incommensurables que ça comporte. En général, on dit qu'être auteur, c'est une chose (du domaine, disons, de la création artistique), et qu'être éditeur, c'est un tout autre métier (celui de commercial, de technicien de l'édition, de patron d'entreprise, de gestionnaire de dossiers, administratifs entre autres, etc). Or, "chacun son métier". Quand vous devez mélanger les deux domaines , ça complique la vie puisque chez la même personne (moi en l'occurrence), c'est le mariage de la carpe et du lapin. Le mieux pour un auteur, c'est de travailler pour un éditeur et de ne pas se prendre la tête avec autre chose que l'écriture de ses propres oeuvres. Auto-éditeur, vous vous prenez la tête pour écrire (et faire tout ce qui va avec : recherche documentaire, imagination, don d'écriture, etc.) ET pour trouver du fric en faisant la manche auprès des banquiers. Deux domaines, deux démarches totalement opposés... Vous vous faites des cheveux blancs pour trouver de nouvelles idées pour le scénario à venir, pour calculer au mieux votre découpage BD, pour discuter avec le dessinateur, ET pour régler les factures d'imprimerie, de photogravure, de stockage... Un auteur devenu éditeur par la force des choses ou par choix ou par le hasard de la vie dit souvent : "Je n'ai plus le temps d'écrire !"
Voilà le résumé de l'affaire. Dans mon cas, je suis connu pour être très rapide, ça va (en plus, je fais d'autres choses dans la vie...), mais les vrais auto-éditeurs de BD sont rares pour les raisons que je viens d'évoquer.