Je l'ai également!
Lu d'une traite! Puis relu pour prendre le temps de savourer les détails et ce festival graphique! Félicitations à Romain et Régis pour cette suite qui tient ses promesses, je trouve!
Certes, l'intrigue est relativement linéaire. On n'a pas vraiment un "suspense" ou l'attente de péripéties plus ou moins extraordinaires (efin, ce qu'ils font est déjà pas mal!) de la part des héros. Mais, personnellement, ça ne me dérange pas tellement dans la mesure où je ne pense pas que la force de l'histoire soit véritablement là. On est plus proche, comme déjà dit, du "Dernier envol" que de Buck Danny dans l'esprit du récit. Ici, on est entre le film hollywoodien (suite obligée du tome 1!) et de la tragédie grecque. Or, dans la tragédie, on n'échappe pas à son destin. L'intrigue tragique est généralement linéaire, et les personnages sont prisonniers de ce destin auquel ils ne peuvent échapper. Or, dans le cas d'"Au-delà des nuages", le tome 1 a bien mis en place ce destin...
Graphiquement, c'est absolument impeccable! Chaque case est un petit bijou de précision, de cadrage, de jeu de couleurs et de lumières, sans en faire trop pour autant. On pourrait craindre que le détail rende, à force, la bande dessinée illisble et ne casse la fluidité de la lecture (j'ai parfois cette impression désagréable dans certaines BD aux planches "surcahrgées"), mais dans le cas présent, Romain a vraiment trouvé un équilibre intéressant entre précision et dynamisme du dessin. Chapeau!
Au rang des questions, dans la lignée de Juliet-fox, la mienne concerne le Spitfire. On constate (notamment dans le combat à la fin de l'album) que certains appareils du squadron emportent des "belly tanks" classiques, qu'ils larguent au début du combat, et d'autres (comme celui de Pierre) un "slipper tank", qui n'est apparemment pas largué. Ces slipper tanks n'étaient-ils pas largués? Ou largables? Certes, conformés au ventre de l'appareil, ils offraient sans doute moins de traînée pénalisante qu'un réservoir supplémentaire classique, mais ils devaient tout de même jouer sur son agilité et ses performances. Quelqu'un en sait-il plus quant aux usages de ce type de réservoir tout-à-fait propre au Spitfire?
Autre question, plus historique: je suis tout de même étonné de voir les pilotes RAF/FAFL qui semblent devoir mener beaucoup de missions d'interception de bombardiers allemands à proximité des côtes britanniques, jusqu'à en être épuisés, à l'époque où se déroule le récit. Car ces combats débutent dans le récit en novembre 1941, soit bien après le Blitz (et après l'attaque de l'URSS qui a mobilisé une partie importante de la Luftwaffe). Je savais que la guerre aérienne sur la Manche et les côtes des deux côtés n'avait guère cessé, mais l'engagement de bombardiers allemands (on voit des Ju-88, des He 111, etc.) est à mes yeux plus surprenant.
Cela dit, une fois encore, bravo et merci à tous les deux!