SPARTACUS - STANLEY KUBRICK

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Pierre Droudrou
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SPARTACUS - STANLEY KUBRICK

Message par Pierre Droudrou »

ayant changé de lecteur bluray et enchanté des résultats obtenus côté qualité de l'image avec le film "LA MORT AUX TROUSSES" d'Alfred Hitchcock sur lequel j'aurai l'occasion de revenir prochainement j'en profite pour revoir SPARTACUS certainement l'un des plus grands péplums de l'Histoire du Cinéma !

Or hasard incroyable ce jour sur GOOGLE actualités est paru un article évoquant la vie des Gladiateurs romains du temps de POMPEI et à titre documentaire et encyclopédique je me permets de vous le restituer avant d'aborder le film.

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La vie glorieuse et sanguinaire des gladiateurs de Pompéi

Première cité romaine à avoir édifié un amphithéâtre en pierre dédié aux jeux, Pompéi était une terre d’élection pour ces combattants, Célébrés en héros. Les pieds plantés dans le sable, le thrace, paré pour l’attaque, avec ses grandes jambières, son petit bouclier et sa dague courbe (sica), affrontait le mirmillon, reconnaissable à sa petite jambière, son grand bouclier cintré et son glaive droit. Il y avait aussi le rétiaire, dépourvu de casque et de bouclier, mais armé d’un filet, d’un trident et d’une dague, peu protégé mais très véloce. Son adversaire, le secutor, était équipé d’un grand bouclier, d’un glaive court, et d’un casque aux formes épurées, puissante protection faciale spécialement conçue pour résister aux coups de trident, tandis que son cimier dépourvu d’aspérités lui permettait de se débarrasser plus facilement du filet de son adversaire. Des champions, ces gladiateurs au combat à l’ombre du Vésuve?? Mieux?: des idoles. Comme ailleurs dans le sud de l’Italie, la région de Pompéi était une terre d’élection pour ces gladiateurs aux tenues bien codifiées. Dès le IVe?siècle av.?J.-C., en effet, des habitants de Paestum, à une cinquantaine de kilomètres au sud de la cité dominée par le volcan, peignirent des scènes de combats¬ sur certaines tombes de notables. Ces duels, livrés à l’occasion de funérailles, avaient pour but d’honorer les mânes d’un défunt important. Au siècle suivant, les citoyens de Capoue, ville située à une vingtaine de kilomètres au nord de Pompéi, eurent l’idée d’organiser ces combats rituels avec l’é¬qui¬pement des guerriers samnites, le peuple montagnard du centre de l’Italie, qu’ils venaient de vaincre. Ils donnèrent ainsi naissance aux fameuses armaturae, les panoplies destinées à équiper les valeureux gladiateurs. Au fil du temps, ces affrontements devinrent de plus en plus populaires auprès d’un public avide de spectacle. C’est ainsi que, vers 70 av.?J.-C., fut édifié à Pompéi le premier amphithéâtre en pierre de l’Empire romain, un édifice novateur, spécifiquement destiné aux combats de gladiateurs, et permettant d’ac¬cueillir 20.000 spectateurs – soit plus que la totalité de la population locale. Des hommes libres, liés par contrat à un imprésario

Comme chaque ville romaine dotée d’un amphithéâtre, Pompéi avait sa propre école?: le ludus gladiatorium, cadre de vie d’une «famille de gladiateurs». Intégrée au cœur de la cité, cette microsociété gravitait autour de 30 à 40 combattants. Contrairement à une idée reçue, les gladiateurs du Ier?siècle n’étaient plus des esclaves enchaînés comme au temps de la révolte de Spartacus (73-71 av. J.-C.). Il s’agissait d’hommes libres, volontaires, qui avaient signé un contrat avec leur lanista, une sorte d’imprésario ou d’agent qui louait ses combattants aux élites municipales désireuses d’offrir des jeux au peuple. Une fois le contrat signé et la prime d’engagement empochée, le jeune débutant (tiro) commençait sa formation sous les ordres d’un entraîneur – le doctor –, qui était lui-même un ancien gladiateur éprouvé. Pendant des décennies, l’école des gladiateurs de Pompéi fut installée dans une grande demeure, dans le nord de la cité. Mais, à la suite du trem¬blement de terre de 62, elle dut s’installer au sud de Pompéi, entre le théâtre et le mur d’enceinte de la ville. Dans ce vaste espace entouré par un portique, les guerriers professionnels, placés sous les ordres de leurs doctores, suivaient sans broncher un en¬traî¬nement intensif. La course en armes, le saut en longueur, le combat à coups d’épée en bois contre un poteau (palus), la lutte, le pancrace (mélange de boxe à mains nues et de lutte), étaient autant d’activités quotidiennes. Tout au long de leur formation, dans une ambiance de caserne, les gladiateurs livraient également des centaines de duels avec des armes émoussées. Ces exhibitions non sanglantes se déroulaient en public?: elles permettaient aux passionnés d’appré¬cier les progrès effectués et d’envisager de futurs paris sur leurs favoris. Autour de cet espace d’entraînement, s’alignaient des «cellules» de dix à quinze mètres carrés destinées au logement des gladiateurs et autres membres du ludus. L’armurerie se situait vraisemblablement dans une pièce plus grande, ornée de peintures murales représentant Mars et Vénus ainsi que de trophées d’armes de gladiateurs. Le manicarius, l’armurier, fabriquait et réparait sur place les panoplies. Lors des fouilles effectuées au XVIIIe?siècle, une cuisine a é¬ga-lement été identifiée, grâce aux ustensiles retrouvés sur place. Afin d’optimiser les performances des combattants, tout était fait pour assurer leur bien-être?: ils avaient à disposition des cuisiniers chargés de leur faire suivre un régime particulier, des masseurs et les meilleurs médecins.

Certains gladiateurs vivaient avec leur compagne¬ et leurs enfants au sein du ludus, d’où ils pouvaient sortir librement. Les célibataires bénéficiaient, quant à eux, de la fascination que leur métier exerçait sur les Romaines de toutes conditions. Parmi des dizaines d’autres, un graffiti retrouvé sur un mur (et peut-être bien écrit par l’intéressé lui-même) qualifie ainsi le gladiateur thrace Celadus de «soupir des pucelles» : Suspirium puellarum Celadus thraex. Hommes et femmes admiraient ces combattants pour leur courage et leur habileté. Mais ces derniers subissaient pourtant aussi une forme d’opprobre, leur profession relevant du spectacle et de l’exhibition en public. Pire encore, le commerce qu’ils entretenaient avec la mort et le sang pouvait susciter le rejet, à l’instar des croque-morts et des bouchers… Des rendez-vous attendus avec impatience par le public

Le ludus de Pompéi a joué un rôle majeur dans la connaissance de l’univers de la gladiature. La plupart des pièces d’équipement de combattants connues à ce jour y ont été découvertes à partir de 1766?: pendant deux ans, les fouilles effectuées dans la caserne des gladiateurs livrèrent de nombreux casques et jambières parfaitement conservés. Ces pièces d’armement et de protection étaient souvent rehaussées de décors raffinés. Luxueux, ces objets ont parfois été interprétés comme des pièces décoratives utilisées lors de parades. Mais l’étude attentive des casques a permis de relever les nombreuses réparations qui avaient été effectuées à la suite de leur utilisation au combat. Les duels à armes réelles dans l’arène étaient des rendez-vous attendus avec impatience par le public. Ces jeux étaient payés par un homme politique ayant obtenu une charge municipale de premier plan. La pression populaire l’obligeait alors à offrir à ses concitoyens un cadeau somptueux sous la forme de combats véritables, où la mort pourrait être infligée au vaincu. Financer ce type de spectacle constituait souvent le sommet d’une carrière municipale, car le coût pouvait s’élever à plusieurs centaines de milliers de sesterces?: une fortune. À titre de comparaison, un esclave mâle pouvait se négocier autour de 2.000 sesterces… Et, pour les hommes politiques, l’importance de ces festivités était telle qu’ils les immortalisaient souvent dans le marbre de leur propre tombeau.

À l’approche de l’événement, une campagne de communication était mise en place grâce à des «affiches» peintes sur les murs de la ville. Sur ces edicta, l’élu offrant les jeux énumérait le nombre et le palmarès des combattants qu’il avait réunis dans une sorte de cartel. Bien loin de ces centaines de guerriers que l’on voit s’affronter simultanément dans les péplums hollywoodiens des années 1950, les combats étaient assez rares et rassemblaient un plateau réduit. À Pompéi, une affiche moyenne présentait environ 28 paires de combattants, issus du ludus local et des «familles» de gladiateurs des environs. Ces derniers s’affrontaient durant trois ou quatre jours, ce qui représentait donc moins de dix combats quotidiens.

Le jour dit, les gladiateurs défilaient dans les rues de Pompéi au son des trompettes (pompa). Des esclaves portaient des panneaux sur lesquels étaient inscrits le nom et le prix payé pour chaque combattant, tandis que le crieur public énonçait leur palmarès. Durant la matinée, des chasseurs professionnels affrontaient des animaux sauvages dans l’amphithéâtre. Puis, vers midi, des condamnés de droit commun étaient parfois exécutés sur le sable de l’arène. Selon les inscriptions retrouvées à Pompéi, des acrobates, des musiciens et des lutteurs pouvaient aussi animer l’après-midi, avant l’entrée en piste des héros tant attendus.

Les spectateurs ne demandaient la mort du vaincu qu’une à deux fois sur dix

Après quelques minutes d’un duel intense, le combat se terminait par le renoncement d’un des deux gladiateurs, du fait de son épuisement ou des blessures reçues. Contrairement à la vision véhiculée par le cinéma, les hommes politiques finançant le spectacle réfléchissaient à deux fois avant de faire exécuter le vaincu, car la somme à payer à leur imprésario pouvait atteindre un montant exorbitant?! D’ailleurs, les spectateurs ne demandaient la mort qu’une à deux fois sur dix. Et quand ils la réclamaient, c’était en raison de la mauvaise prestation du vaincu, ou de sa lâcheté face à l’adversaire. Et contrairement à un autre mythe tenace, les spectateurs ne retournaient jamais leur pouce pour demander la mort. Dans ce cas, ils tendaient la main ouverte vers le vaincu. Pour demander sa grâce, ils ne levaient pas plus le pouce, mais agitaient leur serviette (mappa) pour obtenir son «renvoi» (missio), vivant, de l’arène.

Plus que le sang et la souffrance, la foule venait contempler la technique et le courage de ces hommes qui affrontaient la mort en face. Les connaisseurs se divisaient entre partisans des «grands» et des «petits» boucliers, chacune de ces spécialités développant une escrime bien particulière. Parfois, l’exaltation des supporters débordait en affrontements dans les tribunes. Ainsi, en 59, une véritable bataille rangée opposa-t-elle, dans l’amphithéâtre et alentour, les habitants de Pompéi à ceux de la cité voisine de Nuceria, entraînant la mort de dizaines de personnes. Conséquence?: le sénat de Rome et l’empereur Néron décidèrent de punir les Pompéiens¬ en les privant de combat de gladiateurs pendant dix longues années.

Mais d’ordinaire, une fois les duels terminés, les 20.000 spectateurs massés dans l’amphithéâtre se répandaient en ville pour festoyer. Sur les affiches annonçant les combats, un V était inscrit devant le nom des gladiateurs victorieux. Un M?signalait les vaincus graciés et un P, plus rare, ceux qui avaient péri après leur défaite. À la fin de l’après-midi, les tavernes se remplissaient de buveurs commentant inlassablement les plus beaux combats de la journée. En 2019, à l’angle des rues dites des Noces d’argent et des Balcons, des fouilles ont révélé une fresque polychrome parfaitement conservée dans la salle d’une taverne. À la demande du propriétaire des lieux, le peintre n’a pas réalisé un simple combat de gladiateurs qu’il aurait imaginé de toutes pièces. Au contraire, l’artiste a restitué de manière très réaliste la fin d’un duel ayant existé, un affrontement opposant un mirmillon à un thrace, qui n’avait rien d’un en¬traî¬nement.

Le thrace vaincu est d’ailleurs représenté couvert du sang coulant de ses nombreuses blessures. Il est peint en train de lever la main pour mettre fin au combat, après avoir combattu jusqu’à l’extrême limite de ses forces. Ce duel avait manifestement marqué les esprits des clients du débit de boissons. Tout en vidant leur gobelet de vin, les scutari, partisans des «grands boucliers» pouvaient célébrer la victoire de leur mirmillon, tandis que les parmulari, amateurs des «petits boucliers», trinquaient en hommage au courage du malheureux thrace. En commerçant avisé, le propriétaire de la taverne avait probablement choisi ce combat¬ mémorable pour ne pas fâcher une partie de sa fervente clientèle.

Qui était vraiment Spartacus, le gladiateur qui défia Rome ?

Gladiateur devenu chef de guerre, il a défié Rome durant trois ans à la tête d’une révolte d’esclaves avant de mourir les armes à la main. Personnage historique dont on ne sait finalement à peu près rien, si ce n’est qu’il a réellement existé, Spartacus est surtout devenu un symbole de la quête de liberté. Son existence physique est avérée. Spartacus était un Thrace, un ancien auxiliaire déserteur de l’armée romaine qui, selon Jean-Guillaume Lanuque dans "Les 1001 visages de Spartacus", est capturé et vendu à Rome comme esclave. Il s’enfuit de son école de gladiateurs en 73 av. JC., et prend aussitôt les armes L’initiateur de la troisième guerre servile

"Il est accompagné de sa compagne, une thrace prêtresse de Dionysos, raconte Jean-Guillaume Lanuque, et d’environ 70 compagnons, gladiateurs armés d’instruments de cuisine, qui, au sortir de Capoue, profitent de la confiscation d’une charrette remplie d’armes pour s’équiper de meilleure façon. Spartacus et ses compagnons se réfugient alors sur le Vésuve, effectuant des raids sur la région pour survivre." Le petit groupe est rapidement rejoint par des esclaves en fuite, des ouvriers pauvres ou des petits paysans sans propriété, et Spartacus se retrouve à la tête d’une troupe de plusieurs dizaines de milliers d’hommes, entre 40 000 et 70 000 selon les estimations. L’ancien gladiateur, devenu chef de guerre, défie Rome et entame la troisième guerre servile de l’histoire de l’Empire.

"Il y a déjà eu deux guerres serviles, au siècle précédent, rapporte Jean-Noël Castorio, maître de conférences en histoire ancienne à l'Université du Havre. Mais paradoxalement, la troisième guerre servile, qui est la première à toucher directement la péninsule italienne, témoigne surtout de la puissance de l’Empire. Rome a atteint un tel degré de puissance, par les conquêtes militaires, qu’un nombre d’esclaves inédit afflue de toute la Méditerranée." On comprend aisément pourquoi Spartacus est entré dans la légende : durant trois ans, l’Etat le plus puissant du monde est mis en échec par une troupe d’esclaves ! Arrêté sur sa route vers le nord par Pompée et Crassus, il meurt les armes à la main. Son cadavre n’est jamais retrouvé. En représailles, 6 000 esclaves seront crucifiés sur la Via Appia.

Le héros des Lumières, des soviétiques et des chrétiens La légende s’empare bien vite du personnage, qui est surtout connu dans notre culture française depuis le XVIIIème siècle. C’est le philosophe Voltaire qui ramène Spartacus sur le devant de la scène en écrivant en 1764 dans son "Dictionnaire philosophique" : "Il faut avouer que, de toutes les guerres, celle de Spartacus est la plus juste, et peut-être la seule juste". Le gladiateur devient l’un des grands héros de l’humanité, le défenseur des droits humains. Au siècle suivant, il sera porté aux nues par le régime soviétique. En 1861, déjà, Marx écrit à Engels : "Pour me détendre, j'ai lu les guerres civiles de Rome d'Appien, Spartacus est le plus splendide des hommes de l'Antiquité, Grand général, un noble personnage vraiment représentatif du prolétariat de l'Antiquité". En 1918 à Berlin, Rosa Luxemburg, la fondatrice de la Ligue spartakiste, prononce à son tour un discours dithyrambique : "Spartacus … est celui qui exhorte les révolutionnaires et les pousse à agir, parce qu'il est la conscience socialiste de la révolution. Il est haï, calomnié, persécuté par tous les ennemis secrets ou avérés de la révolution et du prolétariat, analyse Jean-Noël Castorio. Les marxistes vont en faire leur porte-drapeau, mais aussi les démocrates américains dans les années 1960, comme en témoigne le film de Stanley Kubrick dans lequel Spartacus est même comparé au Christ dans la scène finale de la crucifixion".

Spartacus, anti-esclavagiste ? Un anachronisme "Si Spartacus a été autant idéalisé, avance Jean-Noël Castorio, c’est en partie le fait des Romains eux-mêmes. Il était plus facile pour eux d’expliquer que les esclaves avaient eu la chance d’avoir à leur tête un chef de guerre génial, plutôt que d’admettre qu’ils avaient très mal manœuvré." Pour l’historien, ces trois révoltes serviles, et la dernière en particulier, illustrent un dysfonctionnement majeur du système esclavagiste romain. "Il y a une absence de contrôle de cette population servile. Au IIème siècle, il y a trop d’esclaves sur le marché romain, au point qu’ils ne valent plus rien." Pour autant, relève Jean-Noël Castorio, faire de Spartacus le fer de lance de l’anti-esclavagisme est un anachronisme. "Ce n’est pas une guerre de liberté. Les esclaves, à l’époque, n’ont pas de conscience de classe. L’esclavage est un statut commun, mais la division sociale et intellectuelle est considérable au sein de la population servile. Certains côtoient les puissants et sont quasiment au sommet de la hiérarchie, d’autres travaillent dans les mines ou aux champs et sont traités comme des animaux. Ils ne sont pas contre l’esclavage, certains viennent d’ailleurs de peuples esclavagistes. Pour eux, c’est un fait naturel." Spartacus voulait vraisemblablement offrir la liberté à ses troupes, davantage que changer en profondeur la société romaine. Mais le caractère exceptionnel de son combat justifie à lui seul qu’il soit devenu, à travers les âges, le symbole de l’aspiration à la liberté.
Jusqu'ici, tout va bien !
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Deltafan
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Re: SPARTACUS - STANLEY KUBRICK

Message par Deltafan »

Merci pour ces infos :pouce:
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