Les frères Danny

Forum sur les aventures de Buck Danny et de ses coéquipiers J. Tumbler et S. Tuckson
Buck Danny sur Aeroplanete
JYB
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Message par JYB »

Ce qui fait que la mère de Buck Danny dans les premières images de La Revanche des Fils du ciel paraît trop vieille pour avoir un enfant d'une dizaine d'années, c'est qu'elle a les cheveux blancs. Il faudrait alors préciser que les couleurs des bandes dessinées, surtout à l'époque, sont souvent faites par quelqu'un d'autre que le dessinateur en titre, et ce quelqu'un d'autre peut être un studio auquel on confie les "bleus" de coloriage. Souvent aussi, le coloriste, que ce soit un artisan seul dans son coin, ou un employé d'un studio, n'a pas d'indication des couleurs et se débrouille avec les moyens du bord (mais les grands dessinateurs réalistes, en revanche, souvent indiquaient les couleurs principales et importantes, sur une feuille à part, ou au dos des dessins, etc.). Il arrive souvent que, vu l'urgence à faire son travail, le coloriste ne prenne pas connaissance de ce qui se passe dans l'histoire ; il arrive souvent aussi qu'il ait une idée différente de ce que le dessinateur avait dans sa tête. Dans le cas de Buck Danny, le coloriste a très bien pu imaginer laisser les cheveux de la mère en blanc pour des raisons que je ne connais pas. Qui dit qu'en fait, selon l'idée de Victor Hubinon le dessinateur, la mère de Buck Danny n'est pas blonde ou rousse ?
Ca me rappelle le gag de la couleur des cheveux de Mac Clure, le prospecteur d'or copain de Blueberry (série de Charlier et Giraud). Giraud en avait fait un petit vieux grisonnant. Or, le coloriste de la revue Pilote qui publiait les histoires a choisi, sans savoir, d'en faire un rouquin. Ce coloriste faisait aussi la mise en couleurs des autres BD de Charlier, Tanguy, Barbe-Rouge... Il passait donc d'un univers à un autre, de personnages à d'autres, à toute vitesse et sans pouvoir réfléchir à ce qu'il devait faire dans le détail. C'est quand Giraud a ouvert le journal Pilote où figurait la première apparition de Mac Clure qu'il a découvert que son personnage était rouquin ! C'est pour ça que dans la suite de la série, Mac Clure est rouquin et que parfois, dans les dialogues, Charlier parle de lui comme un rouquin. Or, à l'origine, il devait avoir les cheveux gris...
Sur cette question de la mise en couleurs dans les BD, je pourrais vous raconter quelques autres anecdotes de cet acabit, y compris dans mes propres BD... Vous avez sûrement remarqué que dans telle ou telle BD (pas les miennes, je parle d'autres), un élément de décor a été colorié d'une certaine façon, alors qu'il aurait dû être peint d'une autre façon (exemple au hasard : une main dessinée en surimpression sur le feuillage d'un buisson est peinte en vert, le coloriste ayant cru voir des feuilles au lieu des doigts ; je peux vous citer en pagaille des gags comme ça ; le dessinateur, lui, en dessinant, savait très bien que tel élément de décor représentait ceci ou cela, tandis que le coloriste, lui, sans indication, croyait voir autre chose et a posé son à-plat de couleur grosso modo, sans voir le détail). Donc, pour moi, que la mère de Buck ait les cheveux blancs ne m'affole pas outre mesure... En plus, je connais une femme dans mon entourage qui a eu les cheveux blancs très jeune, pour une cause génétique, et je connais un type que j'ai toujours vu avec des cheveux blancs, pour la même raison, depuis qu'il a 25 ou 30 ans. On peut donc tout imaginer.
Par ailleurs, il faut arrêter de se focaliser sur des détails comme ça. Les auteurs réalisaient à l'époque - et réalisent toujours, d'ailleurs - leurs BD au jour le jour, sans avoir à chaque fois une prospective à long, voire très long terme, en se disant : "Est-ce qu'en 2005, les lecteurs ne vont pas se poser la question de savoir si le frère est trop jeune ou la mère trop vieille ?" Une fiction en BD est relativement intemporelle, même si elle peut se passer vers telle époque ou dans tel contexte historique, et il peut s'y passer des tas de choses anachroniques, mais ce n'est pas voulu, et de toute façon, s'il fallait tenir compte de TOUT quand on prépare une BD, ça devient un casse-tête ingérable.
Dernière modification par JYB le dimanche 01 juillet 2007, 1:03, modifié 1 fois.
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laurent
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Message par laurent »

On ne peut penser à tout, c'est entendu. Mais il me semble que le dessinateur doit garder un oeil sur la mise en couleur de sa planche, non ?
JYB
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Message par JYB »

Je maintiens ce que je dis au sujet des difficultés pour mettre en couleur une BD...
Si le dessinateur est son propre coloriste, ça ne doit pas poser de problème, hormis quelques cas, pas si rares, d'étourderie par exemple.
Si le dessinateur doit laisser faire un coloriste, en théorie, le premier doit pouvoir contrôler le travail du second. Je dis bien : en théorie. Car dans la pratique, c'est une autre paire de manches. Reprenez les exemples que j'ai donnés plus haut, et imaginez que des exemples comme ceux-là, je peux en citer des dizaines, et vous verrez qu'il y a bien une différence entre la théorie et la pratique.
Et attention : je parle là des anciens temps héroïques, quand la BD était beaucoup moins bien considérée et par ailleurs faite avec les moyens du bord, par des gens qui, même professionnels, découvraient le métier sur le tas, tout cela à l'époque où n'existaient pas la photocopie ni le fax ni Internet ni Photoshop, etc.
Aujourd'hui, c'est évidemment différent. J'expliquai dans mon précédent message pourquoi la mère de Buck Danny avait les cheveux blancs ; la BD a été réalisée en 1948... Faut resituer dans le contexte de l'époque (lendemain de la guerre quand même).
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laurent
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Message par laurent »

J'entends bien tes explications.
Pour en revenir à la mère de Buck, son visage ne fait quand même pas très jeune et, quand Buck embarque dans l'avion, elle a l'air d'être habillée comme une vieille. Mais sur ce dernier point, c'est peut-être la façon dont nous voyons ces vêtements de nos jours.
Sinon, je crois : 1 - qu'il s'agit bien du petit frère de Buck car c'est le plus simple et logique faute d'informations supplémentaires, 2 - que nous nous posons bien plus de questions que ne s'en sont posées les auteurs à l'époque.
radada_1
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Message par radada_1 »

L'"affaire" des cheveux blancs de la mère de Buck Danny n'est pas totalement anecdotique. Cela correspond simplement aux "canons" de la bande dessiné de l'époque. Dès les années 30, les parents des héros de BD destinées à la jeunesse sont systématiquement représenté comme des gens relativement âgés tout simplement parce que l'âge et les cheveux blancs sont des signes de la respectabilité. Prenez des ouvrages qui n'ont strictement rien à voir avec l'aviation, tels Bicot & Suzy (les parents de Bicot et de sa soeur sont représentés comme des personnes d'une bonne soixantaine d'années) ou les Katzenjammer kids (traduits en français sous le titre "Pim Pam Poum, pour ceux qui étaient abonnés au journal de Mickey dans leur prime jeunesse) : la mère des trois garnements y est représentée comme une matrone d'age mûr...

La BD est à l'époque un art en quête de respectabilité, et se doit donc de se conformer à certains codes moraux. Une mère de famille ne saurait en aucun cas être représentée comme une jeune femme frivole ; l'âge et les cheveux blancs sont les signes ostentatoires du respect que lui doivent ses enfants (valeurs auxquelles les jeunes lecteurs de BD sont supposés s'identifier : en clair, la bande dessinée a des vertus éducatives, elle ne pervertit pas la jeunesse, comme certains le lui reprochent alors, au contraire, elle inculque les bonnes manières aux enfants) .

Dans le cas de Buck Danny, on remarquera l'absence de référence à un père. Là non plus il ne s'agit certainement pas d'un hasard. L'album a été dessiné très peu de temps après la fin de la seconde guerre mondiale, et certains archétypes sont encore très présents dans les mentalités, à commencer par celui des veuves de guerre, ces mères-courage qui ont travaillé dur pour élever seules leurs enfants dans le respect des valeurs traditionnelles et l'amour de la Patrie. C'est très précisément ce symbole que l'on retrouve dans La Revanche des Fils du ciel. La question de l'irréalisme supposé de l'âge de la mère de Buck Danny est ainsi d'une certaine façon sans objet. Ce qui compte, ce sont les valeurs qu'elle incarne : courage, dévouement (probablement veuve, elle accepte malgré tout que son fils retourne au combat avant-même l'expiration de sa permission, pour accomplir son devoir de soldat et défendre le pays).

On retrouve la même idéologie, scénarisée d'une manière différente, dans Les trafiquants de la Mer Rouge, où Charlier, par Buck Danny interposé, s'en prend aux "embusqués" - en clair, aux planqués, qui on passé la guerre à l'abri dans des bureaux, et qui à la fin des hostilités, refusent un emploi aux soldats démobilisés, qui eux ont risqué leur peau.
JYB
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Message par JYB »

Je réponds à Laurent et à Radada :
Que le "microbe" de la première page de La Revanche des Fils du ciel soit le petit frère de Buck Danny, c'est une info sûre. Quand je le dis (et je l'ajouterai d'ailleurs, quand j'aurai le temps, sur mon site jmcharlier.com), ce n'est pas par déduction logique ou par supposition.
Quant à la mère de Buck Danny aux cheveux blancs, ce que dit Radada est certainement vrai, mais il y a une autre chose à considérer (et je me bats souvent avec Francis Nicole à ce sujet, quand nous réalisons la série Missions Kimono), c'est qu'en BD, il faut toujours montrer les choses avec évidence et de façon légèrement exagérée. Tout ce qu'on montre dans les vignettes et qui doit être vite et bien repéré par le lecteur, doit être visible comme le nez au milieu de la figure. Il ne faut pas que le lecteur se demande ce qui se passe en fouillant le dessin à la recherche de l'indice qui va le mettre sur la voie. Il n'y a pas de demie-mesure, de nuance, dans le dessin. Il faut exagérer les traits, les plans. Un personnage gros doit être dessiné vraiment gros ; s'il est dessiné juste enveloppé, le lecteur ne remarquera pas son tour de taille sortant de l'ordinaire car trop semblable aux autres personnages, chaque dessinateur ayant un "coup de patte", une manière identiques d'un personnage à l'autre. C'est comme faire une sorte de caricature.
Je peux vous citer un exemple : dans le prochain Missions Kimono à paraître en juin, une scène longue et capitale se déroule au fond d'une vallée encaissée des montagnes de l'Arakistan (le pays imaginaire de la BD). Je ne cesse de demander à Francis de dessiner une vallée véritablement, exagérément encaissée ; car celle qu'il a représentée ne l'est pas assez et ne donne pas l'impression de la difficulté qu'auront les Super Etendard français à y évoluer ; elle ressemble à une vallée de haute montagne certes, mais peu dangereuse ; alors qu'il faut bien montrer, même en exagérant je le répète, que cette vallée est entourée de flancs escarpés, très hauts, vertigineux ; ceux qui voudront bien prendre connaissance de la BD à sa sortie sauront qu'elle n'est pas encore assez encaissée à mon goût. Même si, je le précise, sa vallée est excellemment dessinée ! Je n'en ai vu pour le moment que les dessins Noir et blanc, et je trouve ça très bien et très bien rendu. Mais elle aurait été parfaite à 100% à mes yeux, si Francis avait juste exagéré le rendu de la profondeur.
Dans le cas de la mère de Buck Danny, il faut qu'elle paraisse nettement plus âgée que son fils, qui, lui, doit avoir dans les 22/25 ans à mon avis (même s'il en paraît parfois un peu plus ?). Si elle a un âge intermédiaire, ou si elle est trop jeune, on se demandera si c'est une soeur ou autre, ou même on fera la réflexion : "Elle est trop jeune pour être sa mère !" (évidemment, quand Buck lui dit : "Maman", on comprend que c'est sa mère... ) ; et si cette femme paraît trop vieille, comme ça semble être le cas, elle pourrait passer pour la grand-mère ; or à cette époque, surtout au lendemain d'une guerre éprouvante, physiquement et psychologiquement, il est possible qu'une femme de 45/50 ans en paraisse plus ; Victor Hubinon en rajoute dans le pathétique en montrant le visage d'une femme relativement âgée mais aussi lasse - toujours dans l'optique de montrer les choses avec évidence, au besoin en exagérant cette lassitude.
Par ailleurs, Victor Hubinon n'est pas en cause là-dedans. Je ne suis pas certain que n'importe quel dessinateur puisse rendre au mieux l'âge d'une femme, intermédiaire entre jeune et âgée (à moins que vous ayez des exemples en tête ? La mère de Michel Vaillant par exemple ? Mais quel est l'âge de Michel Vaillant et quel pourrait être par conséquent celui de sa mère ? Et quel est l'âge de Lady X, dessinée par Hubinon d'abord, par Bergèse ensuite ?). Déjà que dessiner bien les traits d'une femme est très difficile et pas donné à tout le monde...
radada_1
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Message par radada_1 »

Oups j'ai rêvé ou le post de JYB a disparu puis réapparu mystérieusement au cours de la matinée :roll: Ah, l'informatique c'est décidément moins fiable que les crayons et les pinceaux!


Sérieusement, en ce qui me concerne, je ne mettais pas du tout en cause Hubinon. Je disais simplement que le choix de représenter ainsi la mère de Buck Danny était tout à fait délibéré et obéïssait à certaines considérations d'ordre moral. Buck Danny - et d'une manière générale, les bandes dessinées scénarisées par J-M Charlier trahissent une volonté d'"édification", au sens religieux du terme, avec des bons, des méchants et des méchants qui deviennent bons en expiant leur faute initiale - en général une désobéissance ou une trahison -, de préférence en sacrifiant leur vie. Mais n'anticipons pas, je reviendrais, quand j'aurais un peu de temps sur ce point particulier.

Ce que dit JYB n'en est pas moins vrai, à savoir que lorsqu'on créé une bande dessinée, il est nécessaire de grossir le trait afin de rendre le dessin "lisible", intelligible. Cela était d'autant plus important à l'époque où ont été réalisés les premiers Buck Danny, dans la mesure où les techniques d'impression ne permettaient pas de restituer correctement un dessin trop sophistiqué. En conséquence, pour que les personnages soient clairement identifiables, il faut quelque peu caricaturer - ou du moins forcer - les choses. Les cheveux blancs (mais ne les coupons pas en quatre quand même!) sont donc un moyen efficace de signifier qu'il s'agit d'une personne plus âgée, qui n'appartient pas à la même génération que les autres personnages.

D'une certaine façon, les dessins de Victor Hubinon me semblent souvent plus "efficaces" que ceux de Francis Bergèse. Certes, il y a chez Hubinon des inexactitudes - souvent pointées ici - , voire des gaucheries, y compris des erreurs de perspective etc... , mais en même temps son dessin un peu "simplificateur" est plus au service de l'action que ne l'est celui de Francis Bergèse, pourtant beaucoup plus fouillé, précis, voire quasi-"photographique" dans certains cas.
Dernière modification par radada_1 le samedi 12 mars 2005, 12:43, modifié 6 fois.
JYB
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Message par JYB »

Entièrement d'accord avec Radada.
Quant à la disparition momentanée de mon post, effectivement, Radada n'a pas rêvé. Mais ce ne sont pas les mystères de l'informatique qui sont en cause... J'ai relu mon texte à tête reposée ce matin, après l'avoir envoyé cette nuit, et j'ai trouvé qu'il manquait quelques explications. Donc, je l'ai supprimé puis renvoyé après avoir introduit quelques menues modifs, personne n'étant intervenu entre-temps dans la discussion...
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Baptiste
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Message par Baptiste »

Tout en étant d'accord avec les derniers posts (sur les nécessités narratives du dessin et le besoin de quelquefois exagérer, le contexte particulier de production ou encore les contraintes techniques), j'ajouterai que c'est aussi ce qui fait la richesse d'une ?uvre.
En effet, même si "L'affaire Microbe" (on dirait un titre de BD...) n'est peut-être pas le meilleur exemple --car pa sle plus intéressant--, ce sont aussi ces lectures multiples (historiques, idéologiques, diégétiques, etc.) qui contribuent à la vitalité d'une ?uvre. Tant qu'il y a des lecteurs (comme nous) qui trouvent plaisir à la lire, la décrypter, la comprendre, la critiquer (même sur des détails infimes!), c'est que cette ?uvre nous parle.
Sûr, comme le disait je ne sais plus qui (pardon à l'auteur! Je pense que c'était JYB), que les auteurs travaillent au jour le jour et ne se disent pas: "tiens, cette case est-elle cohérente avec ce que je vais faire 10 albums plus loin" ou "que vont penser de ça les lecteurs presque 60 ans après". Mais je trouve justement formidable que presque 60 ans après, il y ait toujours des gens à lire, relire, commenter, interpréter ce qui pouvait alors n'être considéré que comme des historiettes pour enfants. Ce qui montre combien Charlier et Hubinon (puis Bergèse) ont construit, au fil de ces 50 albums, une ?uvre à la fois fortement ancrée dans l'actualité et qui peut être lue en s'en détachant (j'imagine que beaucoup d'entre nous n'étions pas nés, ou à peine, en 1948!).
Bref, que "Microbe" soit le frère, le neveu, le fils ou le voisin de Buck Danny, ou que sa mère paraisse 45 ou 60 ans, peu importe: la discussion montre les possibilités quasi-infinies de lectures (et relectures) transversales d'une telle ?uvre. Les incohérences existent, bien sûr, surtout dans une ?uvre s'étalant sur 60 ans (comment expliquer que Buck Danny a toujours le même âge qu'à Pearl Harbor alors que Cindy, qui ne doit pas avoir beaucoup plus de 10 ou 15 ans de moins que lui, soit née durant la guerre du Viêt-Nam, pour ne citer qu'un exemple ayant trait au passé et à l'actualité presque immédiate de la série), mais ce n'est pas cela l'essentiel. Le monde de la fiction évolue aussi dans un espace "spatio-temporel" qui lui est propre, et je pense que cette durée est signe d'une grande ?uvre.
(Vous l'aurez compris, c'est un fan qui parle! Pour les autres, rassurez-vous: ce que j'écris est évidemment valable pour d'autres ?uvres!)
Baptiste,vieux nouveau
JYB
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Message par JYB »

Sûr que, quand Blue Angel a créé ce post sur les frères Danny, il y a une semaine, il ne s'attendait pas à cette avalanche de propos de haut vol...
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Baptiste
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Message par Baptiste »

JYB a écrit :Sûr que, quand Blue Angel a créé ce post sur les frères Danny, il y a une semaine, il ne s'attendait pas à cette avalanche de propos de haut vol...
Comme quoi, je dois me tromper en disant que ce n'est peut-être pas l'exemple le plus intéressant! :wink:
Baptiste,vieux nouveau
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blue angel
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Message par blue angel »

JYB a écrit :Sûr que, quand Blue Angel a créé ce post sur les frères Danny, il y a une semaine, il ne s'attendait pas à cette avalanche de propos de haut vol...
Ca c'est clair ! Merci pour vos longs messages, Radada comme JYB...

Mais... ... ... Je résoudrais quand même ce mystère !!!!
Scheiβe ! Raté ! On dirait que celui-ci sait vraiment piloter ! "L'Expert"
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Sony Tuckson
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Message par Sony Tuckson »

excellent

franchment très instructif et surtout constructif

la relecture des albums (au moins tous lus 20 fois...) est enrichissante

chauqe fois, on observe et vit cela différemment

merci à tous pour apporter un plus à ces lectures
Jeepee
JYB
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Message par JYB »

Pour finir (?) avec cette question de la mise en couleur d'une BD par une autre personne que le dessinateur en titre, référez-vous aussi à la double page "Le Pinailleur" de la revue Bo-Doï. Cette double page présente chaque mois des gags, involontaires, vus dans les BD ; il y est de temps en temps question d'anomalies avec des mises en couleur ratées ou pas conformes, que ce soit pour des BD contemporaires (comme quoi ça arrive de nos jours à l'heure où la communication est aisée et instantannée) que pour des BD anciennes ou relativement anciennes.
Sur mon site jmcharlier.com, je présente la même demi-planche d'une BD de Charlier qui s'appelle Les pirates de la nuit (voir à la série Allô DMA). Cette histoire a été publiée dans Pilote à l'origine, et quand JMC a été directeur de la rédaction du journal Tintin-France en 1976, il a replacé la même histoire dans les pages de ce magazine. La demi-planche que je montre et qui est extraite de Tintin a été colorisée de façon différente que dans Pilote (on peut les comparer sur le site, c'est voulu de ma part ; on comprend bien que c'est un autre coloriste qui s'est occupé de ça), et surtout, le second coloriste s'est trompé, comme je l'indique dans la légende de l'image : une voiture Citroën est rouge dans une vignette, et bleue dans la vignette suivante. Etourderie : le gars n'a pas compris que la voiture dans une vignette est la même qu'à la vignette suivante...
Autre pépin, qui touche une série dont il est largement question sur ce forum : dans Un DC8 a disparu, de la série T&L, le DC8 a une décoration COTAM pas conforme. Le coloriste - qui n'est ni le dessinateur Jijé, ni son assistant Daniel Chauvin (car Chauvin avait cessé d'être l'assistant depuis 3 ans) - n'y connaissait rien et a fait un peu n'importe quoi, avec, je crois me souvenir (je n'ai pas l'album sous les yeux), un large trait rouge horizontal sur le fuselage, et parfois, en alternance, une autre décoration, si je continue de bien me souvenir.
Comme je vous l'ai dit dans un post précédent, des gags comme ça, je peux vous en raconter des dizaines... Donc, pour en revenir au point de départ de notre discussion, Victor Hubinon a très bien pu imaginer que la mère de Buck Danny avait les cheveux roux ou blonds ou châtains clair, et le coloriste qu'elle les avait blancs.
JYB
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Message par JYB »

Tiens, au fait, je viens de regarder la page Le Pinailleur du dernier Bo-Doï, et comme je le disais précédemment, il y a justement un gag avec une erreur de mise en couleur. Pour ceux qui n'ont pas le journal, je décris. C'est dans Les Tuniques Bleues, très célèbre série pourtant : des joueurs de cartes assis autour d'une table regardent les cartes qu'ils tiennent dans leurs mains, mais le coloriste s'est planté : le personnage de Blutch tient ses cartes recto/verso, et en clair, il montre son jeu à ses adversaires... Pourtant, la BD a été faite récemment, pourtant c'est un studio professionnel qui fait les couleurs, pourtant le dessinateur n'est pas né de la dernière pluie (Lambil, quand même), pourtant l'éditeur Dupuis est l'un des plus grands et des plus professionnels éditeurs européens, bref je pourrais aligner les superlatifs. Et pourtant, gag !
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