Publié : samedi 21 janvier 2006, 15:37
On m'a demandé, oralement ou via Internet, ce qu'il en est de la superstition à bord des bateaux prohibant qu'on prononce le nom d'un certain animal vivant dans des clapiers et doté de longues oreilles dont le nom en anglais, Rabbit, a été attribué comme "call-sign" au pilote Jean Hernot, dans mes BD Missions "Kimono". Ceux qui ont lu les épisodes Black Cat et Piège à Koh-e-Shar (surtout la fin de cet épisode) comprennent que ce nom porte malheur au point que les copains de flottille de ce "Rabbit" ont décidé de le débaptiser en "Phébus". Voici une anecdote que vient de me transmettre Francis Nicole et qui figure dans les infos du dernier numéro de la Gazette de l'Ardhan, l'association de recherche et d'histoire de l'Aéronautique navale, dont beaucoup de membres sont des anciens des porte-avions :
"Anecdote de Jean-Louis Renault
La bêtes aux longues oreilles dans l'Aéro.
Je me permets de rebondir sur l'anecdote de Bernard Dumortier, parue dans la Gazette de l'ARDHAN n° 96, concernant l'animal cousin du lièvre. Il dit que : Les « aéros » sont sans aucun doute au-dessus de toutes ces superstitions toujours bien ancrées chez les « surfaciers » et sous-mariniers !
Ayant passé quinze ans de ma vie dans l'Aéronautique navale, devenue depuis Aviation navale, je peux témoigner que cette superstition était restée vivace. Même sur base aéronavale, le fait de servir la bête en question, était prohibé. L'inscription sur le menu du carré des officiers, de ''Civet de lièvre'' provoquait de la part des pilotes comme des autres, une certaine suspicion. Au cas où le commissaire, plus soucieux de varier les repas que de respecter les traditions, aurait simplement procédé au ''renommé'' de l'animal - reprenant ainsi l'histoire de ce brave curé breton qui, pendant le carême, lassé des harengs, aurait fait préparer par sa karabassen (servante de curé) un morceau de lard, après l'avoir baptisé "poisson" !
Sur le Clemenceau en 1965, le commandant Massuet, alors Chef Avia, racontait qu'en Indochine, sur le La Fayette, le ravitaillement était rare et peu varié et qu'un jour, on avait embarqué des conserves en provenance d'Australie. Sans doute ignorant la langue de Shakespeare, le commissaire ou un de ses commis n'avait pas pris la peine d'ouvrir un dictionnaire. Ce qui fait que du civet de ce que l'on pensait être de lièvre, fut servi plusieurs fois. Mais, paraît-il, à chaque fois, il y eut crash sur le pont d'envol. Du coup, saisi d'un doute, le commissaire contrôla les étiquettes et s'aperçut qu'en anglais le lièvre se dit hare, et non pas rabbit."
Comme dit Francis : sans commentaires...
Note JYB : tout cela, je le savais bien longtemps avant d'avoir créé ma série BD, étant passionné d'histoire maritime depuis de très longues années ; c'est pourquoi j'ai pu introduire cette notion dans ma série BD et c'est pourquoi j'avais décidé de baptiser "Rabbit" le pilote qui a connu tant de malheurs dans le cycle en cours (même si, au début, comme je l'ai raconté ailleurs sur ce forum, je pensais ne lui faire vivre qu'une anecdote "pas de bol", celle du début de l'épisode Black Cat où le pilote a un "léger" pépin en vol pendant le défilé aérien du 14 juillet... Mais l'effet "Rabbit" a fait boule de neige avec toutes ces péripéties que les fidèles lecteurs ont pu dévouvrir au fil des aventures de la 11F contre les terroristes...).
"Anecdote de Jean-Louis Renault
La bêtes aux longues oreilles dans l'Aéro.
Je me permets de rebondir sur l'anecdote de Bernard Dumortier, parue dans la Gazette de l'ARDHAN n° 96, concernant l'animal cousin du lièvre. Il dit que : Les « aéros » sont sans aucun doute au-dessus de toutes ces superstitions toujours bien ancrées chez les « surfaciers » et sous-mariniers !
Ayant passé quinze ans de ma vie dans l'Aéronautique navale, devenue depuis Aviation navale, je peux témoigner que cette superstition était restée vivace. Même sur base aéronavale, le fait de servir la bête en question, était prohibé. L'inscription sur le menu du carré des officiers, de ''Civet de lièvre'' provoquait de la part des pilotes comme des autres, une certaine suspicion. Au cas où le commissaire, plus soucieux de varier les repas que de respecter les traditions, aurait simplement procédé au ''renommé'' de l'animal - reprenant ainsi l'histoire de ce brave curé breton qui, pendant le carême, lassé des harengs, aurait fait préparer par sa karabassen (servante de curé) un morceau de lard, après l'avoir baptisé "poisson" !
Sur le Clemenceau en 1965, le commandant Massuet, alors Chef Avia, racontait qu'en Indochine, sur le La Fayette, le ravitaillement était rare et peu varié et qu'un jour, on avait embarqué des conserves en provenance d'Australie. Sans doute ignorant la langue de Shakespeare, le commissaire ou un de ses commis n'avait pas pris la peine d'ouvrir un dictionnaire. Ce qui fait que du civet de ce que l'on pensait être de lièvre, fut servi plusieurs fois. Mais, paraît-il, à chaque fois, il y eut crash sur le pont d'envol. Du coup, saisi d'un doute, le commissaire contrôla les étiquettes et s'aperçut qu'en anglais le lièvre se dit hare, et non pas rabbit."
Comme dit Francis : sans commentaires...
Note JYB : tout cela, je le savais bien longtemps avant d'avoir créé ma série BD, étant passionné d'histoire maritime depuis de très longues années ; c'est pourquoi j'ai pu introduire cette notion dans ma série BD et c'est pourquoi j'avais décidé de baptiser "Rabbit" le pilote qui a connu tant de malheurs dans le cycle en cours (même si, au début, comme je l'ai raconté ailleurs sur ce forum, je pensais ne lui faire vivre qu'une anecdote "pas de bol", celle du début de l'épisode Black Cat où le pilote a un "léger" pépin en vol pendant le défilé aérien du 14 juillet... Mais l'effet "Rabbit" a fait boule de neige avec toutes ces péripéties que les fidèles lecteurs ont pu dévouvrir au fil des aventures de la 11F contre les terroristes...).